Ces personnes ont réussi au cours de leur vie à contribuer, par leur passion et leur travail, à faire connaître le village en Suisse et dans le monde.
Charles Albert Gobat (1843-1914)
Prix Nobel de la Paix 1902
Dernier Suisse à avoir reçu, en 1902, le Prix Nobel de la paix, qui lui avait été décerné de moitié avec le Genevois Elie Ducommun, Charles Albert Gobat est né le 21 mai 1843 à Tramelan.
Cet illustre personnage n'a pas spécifiquement marqué l'histoire du Grand-Val, vallée qui a toutefois l'honneur d'être son berceau familial. Charles Albert Gobat est en effet originaire de Crémines, où naquit son père, Charles-Philibert, dans une famille de 5 fils; un seul, François, resta à Crémines, où il exploita un domaine agricole. Pasteur protestant, le père de Charles Albert avait épousé Caroline de la Reusille.
Dédié à Roosewelt
Celui qu'on nommait simplement Albert Gobat était l'arrière-petit-fils du signataire de l'Acte de Réunion (Jura au canton de Berne) portant le nom de Jacob Gobat. Il existe peu d'écrits sur la vie pleinement remplie d'Albert Gobat; en revanche, cet avocat et politicien pacifiste a publié plusieurs livres connus. Parmi les plus célèbres, on citera "Croquis et impressions d'Amérique", que Gobat avait dédié à Théodor Roosewelt (1858-1919), président des Etats-Unis "en respectueux souvenir du 24 septembre 1904". Roosewelt devint vice-président des Etats-Unis en 1900, président en 1901 après la mort de McKinley et fut réélu en 1904. Il fut aussi Prix Nobel de la paix en 1906.
Sa carrière
Après des études à l'Institut de Kornthal, dans le Würtemberg, au gymnase à la Neuveville et à Bâle, Albert Gobat étudia le droit à Bâle également, puis à Heidelberg, à Paris et à Berne. Finalement, en 1867, il débuta à Delémont comme avocat. Fidèle à son village d'origine, il retournait fréquemment à Crémines, voir notamment sa soeur.
Il entra dans la vie politique en 1882, comme membre au Grand Conseil bernois. Il fut chef du Département de l'instruction publique pendant 24 ans. Gobat a notamment mis sur pied les bibliothèques scolaires et publiques. Pendant les 30 ans qu'il siégea à l'exécutif bernois, celui qui est considéré comme l'un des plus populaires et des plus éminents homme politique suisse contemporain a également installé une chaire de médecine vétérinaire à Berne.
Contre l'alcoolisme
En 1906, lorsqu'il passa au Département de l'intérieur, le docteur Gobat se signala par une lutte intensive contre l'alcoolisme. Pionnier de la réconsiliation des peuples, il fut nommé en 1912 à la direction du Bureau international de la paix, fondé à Berne par Carnegie.
Depuis 1890, il avait participé aux manifestations pacifistes les plus importantes, dont notamment la Conférence de l'Union interparlementaire pour l'arbitrage, tenue à Rome en 1891.
Sa famille
Albert Gobat avait épousé le 10 avril 1869 Sophie-Louise Klaye, issue d'une famille de notables. Quatre enfants sont nés de cette union. Marguerite, née en 1870 et décédée en 1937 a joué un rôle très important dans le développement du mouvement féminin en Suisse; Ernest, né en 1871, Louise en 1873 et Hélène-Valentine en 1876. Tous vécurent une partie de leur existence ou même toute leur vie à Delémont. On sait que Marguerite habita Evilard.
Quant à Charles Albert Gobat, il est mort le 16 mars 1914, frappé d'une embolie, à Bruxelles, au cours de la première session de trois jours du Bureau de la paix.
Siegfried Roos (1915-1980)
Typographe de profession, Siegfried Roos fonde une imprimerie en 1942 qui deviendra par la suite l'imprimerie Roos SA.
L'entreprise atteint un certain développement.
L'un de ses premiers contrats important fut la réalisation de cadrans de réveil, qu'il s'agissait de bien emballer pour assurer un transport sans problèmes. Il fallait développer un nouvel emballage sur mesure. L'imprimeur décida de s'en charger. Le secteur prit rapidement de l'ampleur, jusqu'à devenir une unité indépendante spécialisée dans les cartons. Au cours des années 60, l'entreprise se dota des moyens d'utiliser de la mousse synthétique.
En 1972, il fonde un parc zoologique à Crémines, le Siky-Ranch et se consacre également à la tenue du restaurant du parc.
Il fonde également la Caisse Raiffeisen de Crémines-Corcelles.
Siegfried Roos fut un grand marcheur de compétition et détint pendant plusieurs saisons le titre national .
Charles Wisard (1928-2006)
Charles Wisard est né le 26 décembre 1928 à Grandval et décédé le 7 mars 2006 à Moutier d’une embolie pulmonaire.
En 1955, il épouse Jacqueline Bangerter (†1991), de Reconvilier. Le couple eut un fils, François, historien, chef du service historique du DFAE, établi à Lausanne.
A la fin de sa scolarité, Charles passe une année à Lampenberg (BL) pour apprendre l'allemand. A son retour, comme son père était buraliste postal à Grandval, il devint à son tour fonctionnaire des postes, entrant à la régie sans apprentissage. Il fut d’abord facteur à Perrefitte avant de reprendre le bureau postal de Crémines, commune dans laquelle il fut membre du Conseil de paroisse, puis du Conseil municipal.
Il fut également membre du Parti socialiste jurassien (PSJ), député au Grand Conseil bernois de 1962 à 1970.
Charles Wisard se fit surtout connaître de sa région et de l’ensemble du Jura par le journalisme, s’étant bâti une solide réputation après être devenu correspondant régional à plein temps du journal La Suisse et responsable du bureau prévôtois du quotidien.
Pierre Wisard (1912-2006)
Issu d’une grande famille de 6 enfants, Pierre Wisard a vu le jour le 12 janvier 1912 à Corcelles où il a passé sa jeunesse. A l’âge de 15 ans, il entrait au sein de la fanfare de Corcelles et par la suite, à la Lyre de Crémines dont il était membre d’honneur. Il a effectué en tout 75 ans de musique et fut encore actif et assidu aux répétitions jusqu’à plus de 92 ans. Sportif accompli, il fut membre du Club Alpin Suisse.
Du point de vue professionnel, Pierre Wisard a effectué un apprentissage de mécanicien à l’usine Pétermann à Moutier. Il fonda ensuite sa propre entreprise d’horlogerie qui occupa jusqu’à 10 ouvriers.
Mais c’est le cyclisme qui fut sa grande passion, d’où sa fidèle casquette qui ne le quittait pas. Il fut champion jurassien dans les années 30 !
Pierre Wisard nous a quitté en juillet 2006, dans sa 95ème année.
Samuel Gobat (1799 - 1879)
Samuel Gobat, missionnaire, dont la place du village porte son nom, est né à Crémines le 26 janvier 1799 et est décédé le 11 mai 1879 à Jérusalem. En 1820, il entre dans les missions à Bâle puis va étudier la langue arabe à Paris de 1823 à 1824. En 1826, il est envoyé par la "Mission d'église anglaise" au Caire puis de 1829 à 1832 en Abyssinie (actuelle Ethiopie).
Il revient à Bâle et se marie avec Maria, la fille de l'inspecteur Christian Heinrich Zeller et il repart de 1834 à 1836 en Abyssinie. Il était toujours au service de la mission, pour autant que son état de santé affaibli le permette.
Il est envoyé en 1839 à Malte pour mettre en oeuvre des missions et surveiller la pression de la bible amahrisch.
Friedrich Wilhelm IV de Prusse le nomme en 1846 évêque évangélique à Jérusalem comme successeur de l'évêque anglican Michael Salomo Alexander. Il a rassemblé des municipalités, a organisé des écoles et fondé des hôpitaux à Jérusalem, Jaffa, Bethléhem, Nabus et Nazareth. Il meurt à Jérusalem en 1879. Sa maison natale est encore visible à Crémines.
Il retourne en Suisse en 1843 et est chargé plus tard de la conduite d'une maison d'éducation évangélique pour enfants à Malte.